Poço fundo, 18 avril 2018
Cher Lula, je voudrais tant aller vous trouver pour vous remercier en personne. Je vis déchiré entre la tristesse et l’espoir. D’un côté parce que je vois ce que vous avez légué au peuple brésilien être chaque jour démantelé, de l’autre parce que je sais que cet héritage personne ne peut plus nous le voler, il s’est transformé en idée chez tous les Brésiliens qui veulent le bien, comme vous l’avez dit.
Lula, je suis immensément reconnaissant à votre gouvernement de m’avoir donné la foi en un monde meilleur. Je suis agriculteur familial, de cette classe qui a bénéficié de dizaines de programmes sociaux qui ont révolutionné l’économie de ma ville, Poço Fundo dans le Minas Gerais, et de toutes celles qui ont l’agriculture familiale pour socle économique. Avant votre gouvernement, nous avions à peine le droit d’entrer dans les banques publiques. Les investissements disponibles étaient réservés aux grands propriétaires terriens du coin. Mais pendant votre gouvernement, nous sommes devenus la priorité. Le programme “Luz Pra Todos”a bénéficié à l’immense majorité des agriculteurs de cette commune. Ceux qui n’avaient pas l’électricité l’ont reçue et ceux qui l’avaient déjà ont reçu des aides pour investir. Les projets se sont multipliés et la vie rurale de ma municipalité a radicalement changé. Des centaines de machines à sécher le café, de trieuses, de tracteurs, de camionnettes, des centaines d’entrepôts et crédits du PRONAF pour la production du café. Grâce à cette évolution, les habitations rurales sont devenues des produits de consommation avec des niveaux esthétiques encore jamais vus en zone rurale. Pour que vous vous fassiez une idée concrète, rien que dans mon district rural, sur trente familles il y a maintenant 24 tracteurs, vingt machines à sécher le café et 9 trieuses tous financés par le pronaf.
Lula, j’ai toujours été du PT, depuis les années 80. J’ai reçu ma formation politique dans la Cebs de l’église catholique au sein de laquelle je milite encore aujourd’hui. C’est à la CPT que j’ai appris l’amour de la planète et la conscience planétaire du développement durable. J’ai l’immense fierté de dire que je suis cofondateur d’une entité reconnue mondialement pour son organisation de base et la qualité de ses produits, la COOFAM, que par un clin d’œil du destin nous avons officialisé comme coopérative en 2002, l’année de votre première victoire électorale. C’est une référence au Brésil dans la production de café bio et de commerce équitable. Elle a été fondée par de petits agriculteurs de la CPT-Cebs et du PT municipal. Je suis fier de dire que c’est grâce à votre gouvernement, grâce aux programmes de subventions aux coopératives et associations de petits agriculteurs du MDA, que nous avons étendu notre marketing à l’étranger et participé à des salons internationaux. Aujourd’hui nous vendons du café dans 15 pays. J’ai personnellement participé à la Biofah en 2008 à Nuremberg en Allemagne. C’est un cap dans ma vie. Imaginez, un petit agriculteur de café bio qui se réunit et négocie avec de grands entrepreneurs du secteur dans un salon de grande envergure! Vous pouvez imaginer l’importance d’une telle situation ?
Lula, ma vie et la vôtre connaissent une sorte de symbiose. Je me suis marié l’année de votre élection. J’ai maintenant deux princesses de 12 et 14 ans qui sont ma raison de vivre.
Aujourd’hui Ana Clara est remarquée à l’école pour ses capacités intellectuelles et sa conscience sociale et politique. C’est dans sa nature de vous défendre. Elle écrit merveilleusement bien. Et je suis très malheureux de savoir que maintenant que s’approche la fin de sa scolarité obligatoire, les programmes de soutien aux études sont démantelés. En même temps, je nourris l’espoir que la gauche brésilienne continue de gagner les élections.
Lula, ah comme je voudrais continuer de vous écrire et de vous raconter combien j’aime être du PT et être votre fan, mais je m’arrête là pour que ce texte ne vous ennuie pas.
Je vous embrasse et vous aime profondément,